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Actualité

Les jardins collectifs en ville

Date(s)

le 2 avril 2024

de 18h00 à 20h30
Lieu(x)

Présentée par Francesca DI PIETRO

Francesca DI PIETRO est enseignante-chercheuse en géographie de l’environnement à l’université de Tours, elle étudie la végétation des villes, intentionnelle et spontanée, dans différents types d’espaces urbains semi-naturels, dont les jardins privés et collectifs. Avec des collègues de l’université de Tours elle a coordonné un ouvrage sur les friches urbaines et deux ouvrages sur la nature en ville, parus en 2021.

Présentation de la conférence.
Les jardins collectifs réunissent une multitude de formes de jardinage urbain non individuel, depuis les jardins familiaux, héritiers des jardins ouvriers, aux jardins partagés, plus récents.

À l’origine liés au paternalisme industriel et à l’urbanisme culturaliste, et représentant alors un amortisseur des conflits de la ville industrielle, ces jardins ont connu des variantes successives depuis le début du 20ème siècle, et font l’objet d’un renouveau depuis quelques années dans plusieurs pays. Leur existence est en relation avec des pratiques populaires du jardinage. Faisant l’objet d’études d’abord en sciences sociales et plus récemment en sciences de la santé puis en géographie, urbanisme et en écologie urbaine, les jardins collectifs sont aujourd’hui associés à plusieurs fonctions : alimentaires, environnementales, mais aussi urbanistiques et sociales.

Toutefois leur existence et leur évolution ne sont pas exemptes de conflits et de contradictions. Conflits pour l’espace, car ils peuvent représenter pour les collectivités locales une modalité peu onéreuse d’entretenir des délaissés urbains, mais aussi des réserves foncières et des espaces à bâtir. Contradictions sur leur valeur alimentaire et leur intérêt pour la santé humaine, du fait des contaminants présents dans leurs sols, accrus par leur localisation en marge de l’espace urbain et souvent en bordure de voies rapides ou ferrées. Contradictions également sur leur valeur pour la biodiversité urbaine, car si ces espaces de nature en ville sont dotés, par leur taille et leur forme, d’un intérêt en tant qu’habitats et corridors écologiques, ils sont aussi le siège de pratiques horticoles parfois très intensives. Contradictions enfin sur leur valeur sociale, car ces espaces entendus comme des espaces de sociabilité peuvent se révéler être des espaces d’entre-soi et de gentrification. Après avoir présenté l’évolution historique des jardins collectifs nous nous arrêterons, dans cette conférence, sur leurs caractéristiques actuelles et sur les évolutions en cours.