Carmen, de la nouvelle de Prosper Mérimée (1845) à l'opéra-comique de Georges Bizet (1875)
- Culture,
le 4 juin 2026
Maison des arts et de la jeunesse (MAJ) |
Henri Gonnard a enseigné au Département de musicologie de l’université de Tours jusqu’en 2022 et a été Visiting Professor à l’université de Grenade (Espagne). Ses travaux portent d’une part sur l’histoire, la théorie et l’analyse de la musique occidentale, d’autre part sur cette dernière envisagée dans ses rapports avec la littérature et l’histoire des idées, du romantisme au surréalisme. Parmi ses ouvrages : La musique modale en France de Berlioz à Debussy (2000) ; La musique de chambre au milieu du xx e siècle. France-Espagne, avec Christiane Heine (2017) ; Musique et surréalisme en France d’Erik Satie à Pierre Boulez (2021) ; Libertés & contraintes. Cultures, arts, sociétés, avec Catherine Douzou, Marie-Hélène Soubeyroux et Anne Ullmo (2024).
Présentation de la conférence.
La partition de Georges Bizet (1875) est l’une des productions lyriques les plus données aujourd’hui dans le monde. C’est dire qu’« inventée par Mérimée, Carmen est devenue célèbre par Bizet (Rémy Stricker, 1999). (Rémy Stricker, 1999). Or, en même temps que le personnage-titre est désormais une figure mythique grâce au compositeur, on considère qu’il est édulcoré par rapport à celui de l’écrivain. N’est-ce pas contradictoire ? Pour examiner la question, on commencera par envisager pour elle-même la matière première textuelle de Mérimée réinvestie par par les librettistes Henri Meilhac et Ludovic Haléry en vue de l’opéra-comique du musicien ; cela d’autant plus que la réception ténue de la nouvelle, en 1845, ne saurait oblitérer ses qualités intrinsèques. Sur cette base, on pourra contribuer à préciser la physionomie de la gitane dans l’œuvre de Bizet ; car il ne peut s’agir que d’une Carmen différente encore à la fois de celle de Mérimée et de celle du livret puisque la musique, intervenant en dernier lieu, lui imprime son caractère définitif.