Aline Mura-Brunel est Professeur des Universités retraitée, Agrégée et Docteur ès lettres, HDR. Elle est spécialiste de la littérature française du XIXe siècle (en particulier de Balzac) et de la littérature contemporaine. Auteur de nombreux articles sur des poètes, des dramaturges et des romanciers des XIXe, XXe et XXIe siècles, elle a également publié six essais dont deux consacrés à l’œuvre de Balzac : Béatrix ou la logique des contraires, (Champion, 1987) et Silences du roman – Balzac et le romanesque contemporain, (Rodopi, 2004) ainsi que quatre autres portant sur des écrivains d’aujourd’hui .
Dans l’histoire de la littérature française, Honoré de Balzac passe pour être sans conteste un romancier réaliste. Tout au long de son œuvre (quatre-vingt-dix romans, huit pièces de théâtre, des récits de jeunesse, d’innombrables articles et une correspondance touffue), il s’efforça en effet de peindre les mœurs de son temps, à la faveur d’un microcosme représentatif.
Or, son projet consistait également à « surprendre le sens caché » de la société, en « sonder l’arcane », en somme à montrer l’envers du décor. Ainsi recherchait-il la vérité en décrivant la réalité. C’est en cela que sa démarche peut être dite philosophique. Pour ce faire, il eut recours aux ressources de l’imaginaire et du surnaturel, propres à la littérature fantastique, britannique et germanique.
J’ai donc choisi de vous présenter et d’analyser avec vous trois nouvelles ou « petits romans » (petits bijoux, aurais-je envie d’écrire !) qui illustrent l’ambivalence esthétique du grand écrivain – à savoir Le Chef-d’œuvre inconnu et Adieu (appartenant aux Etudes philosophiques de La Comédie humaine) ainsi que Sarrasine (qui, dans un premier temps, y figurait, avant d’être placé dans les Etudes de mœurs).
Le Chef-d’oeuvre inconnu, (Gallimard, folio classique, 1994 ; 2015)
Adieu, (Nathan, Carrés classiques, 2012)
Sarrasine, (Le Livre de poche, Libretti, 2001).