Pierre-Yves Monjal est Professeur de droit public spécialiste du droit de l’Union européenne à l’Université de Tours. Il est également rédacteur en chef de la RDUE (Revue du Droit de l’Union européenne - Éd. Bruylant - Bruxelles). Il codirige actuellement l’institut de recherche juridique interdisciplinaire de Tours (IRJI) et dirige le programme européano-japonais Nihon-EuropA.
Ancien Conseiller juridique au ministère de l’Économie et du budget et à la Cour de justice de l’Union européenne, il a enseigné à Sciences Po Paris, l’ENA et dans plusieurs universités parisiennes, allemandes et japonaises.
Membre du groupe d’experts chargé de la révision et de la réécriture de notre constitution, notamment de son titre XV relatif à l’Union européenne, il est également Senior consultant au Cabinet Lefebvre-Pelletier Association (LPA), Avocats d’affaires à Tokyo.
Présentation de la conférence.
Luís Fróis, missionnaire portugais qui a vécu au Japon plusieurs décennies au milieu du 16ème siècle est l’auteur d’un livre qui a pour objet de comparer les européens et les japonais dans leurs modes de vie, leurs habitudes, leurs vêtements, leur culture.... Ses notes ont été retrouvées au milieu du 20ème siècle tout à fait par hasard dans une malle égarée. Il s’agit, avant l’heure, d’une véritable étude sociologique comparative empirique. Le sous-titre de ce livre chez certains éditeurs est le « Japon, pays de l’envers ». Ce qu’il faut retenir ici est que ce pays est des plus paradoxaux, des plus inattendus pour un Européen toujours prompt, surtout s’il est français, à donner des leçons dans une vision très centrée sur l’Europe et l’Etat. Cette fois, ce sera le Japon qui donnera la leçon, et notamment aux juristes français et européen…
L’objet de cette conférence, qui se veut une petite introduction au Droit comparé — grande discipline universitaire — est de montrer que ce pays d’Asie à la culture millénaire est le plus européen, voire le plus français des pays de la région. Nous tenterons d’exposer ce que signifie cette assertion, ses causes et les conclusions que nous pouvons en tirer. Ainsi, ne dit-on pas que le pays du soleil levant (Ni 日 [Soleil] et Hon 本 [origine] = japon : pays de l’origine du soleil, du soleil levant..) est une contrée fermée…? Sur un plan juridique, cela est à relativiser définitivement. Entre les deux régions, ce sont bien nos ordres juridiques français et européen qui sont les plus fermés… Le Japon, pays de l’envers ? Assurément !
