Pierre-Yves Monjal est Professeur agrégé de droit public spécialiste du droit de l’Union européenne à l’Université de Tours. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages en droit de l’Union européenne et de près de deux cents articles de doctrine publiés dans les revues juridiques nationales et européenne. Il est également rédacteur en chef de la RDUE (Revue du Droit de l’Union européenne - Éd. Bruylant - Bruxelles). Il est actuellement en charge de l’action européenne et internationale de l’institut de recherche juridique interdisciplinaire de Tours (IRJI) et dirige le programme européano-japonais Nihon-EuropA. Ancien Conseiller juridique au ministère de l’Économie et du budget et à la Cour de justice de l’Union européenne auprès des juges allemand et letton, il a enseigné à Sciences Po Paris, l’ENA et dans plusieurs universités parisiennes, allemandes et japonaises. Membre du groupe d’experts chargé de la révision et de la réécriture de notre constitution, notamment de son titre XV relatif à l’Union européenne, il est également Senior consultant au Cabinet Lefebvre-Pelletier Association (LPA), Avocats d’affaires à Tokyo.
Les élections européennes de juin 2024 ont permis de renouveler les membres du deuxième plus grand parlement au monde. Ce moment démocratique a-t-il été mesuré à sa juste valeur ? Et que sait-on de l’Union européenne en générale et des prérogatives du Parlement en particulier ? Le constat régulier est accablant. Les citoyens ne comprennent par cette « Europe », notre Europe par manque parfois de connaissances. Les médias, les éditorialistes, nos politiques, les candidats eux-mêmes ont-ils été les plus à même pour effectuer ce travail d’information ? L’Union européenne est-elle à ce point incompréhensible ? Peut-être, ou peut être pas… ? En outre, si les élections avaient en juin dernier pour fonction de renouveler la composition du Parlement de Strasbourg, il faut aussi savoir que ces élections conditionnaient également l’installation de la nouvelles Commission européenne. Ce « double effet » du droit de suffrage des citoyens européens pose en creux mais assurément la délicate question du caractère démocratique de l’Union européenne. C’est à ces questions que se propose sinon de répondre l’intervenant, du moins de tenter de les exposer.