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Actualité

Histoire de la vaccination en Touraine, du 19ème siècle à nos jours

Date(s)

le 3 décembre 2024

de 18h00 à 20h00
Lieu(x)
Amphi Yvette VARVOUX – Bâtiment D
60 rue du Plat d'Etain 37000 Tours

Hervé Watier est professeur d’immunologie à la Faculté de Médecine de Tours et chef du service d’immunologie au CHRU de Tours. Médecin et chercheur, il travaille sur les mécanismes d’action des anticorps thérapeutiques chez l’homme, qu’il a contribué à découvrir par des approches originales de pharmacogénétique. Il coordonne le laboratoire d’excellence (LabEx) « MAbImprove » depuis 2011 et a animé le programme ARD « Biomédicaments » de la région Centre-Val de Loire de 2013 à 2024. Depuis qu’il a découvert l’existence d’un Institut vaccinal au château de Plessis-lès-Tours, il s’intéresse à l’histoire de l’immunologie aux 19ème et 20ème siècle, et à l’histoire des médecins durant cette période. Ses acquisitions ont été versées dans le Fonds Watier à la bibliothèque Emile-Aron de la Faculté de médecine et sont accessibles à toute personne intéressée ; on y trouve de nombreux documents sur la vaccination et la sérothérapie.

De l’an IX de la République aux années 1960, la Touraine fut aux avant-postes pour innover et favoriser la propagation de la vaccine (vaccin antivariolique), avec le tube capillaire Bretonneau, la pratique du vaccin de conserve ou encore le vaccin d’âne (asinovaccin), intuition géniale si l’on se réfère aux découvertes récentes montrant que le virus vaccinal est bel et bien du horse pox virus, n’en déplaise à l’étymologie du terme « vaccin » (vacca, la vache). A l’apogée de cette aventure, deux témoins remarquables : La Revue Internationale de la Vaccine, éditée à Tours de 1910 à 1920 et fédérant un réseau européen d’instituts vaccinaux, et le Musée de l’Institut vaccinal de Tours qui a permis d’alimenter les célébrations du centenaire d’Edward Jenner à l’Académie de Médecine en 1923. Loin de s’être endormie avec l’éradication de la variole, cette tradition d’innovation s’est transmise et a permis la découverte d’autres vaccins, contre la fièvre aphteuse dans les années 1920, contre l’hépatite B en 1976, contre la brucellose des ruminants la même année, et contre la chlamydiose abortive en 1983. Cette tradition se perpétue de nos jours avec plusieurs candidats-vaccins.