La Cinquième République a-t-elle changé ?

Agrégé des Facultés de Droit, professeur émérite de l’Université François-Rabelais, Christian Garbar est spécialiste du droit du secteur public et du droit constitutionnel, interne et comparé.
Doyen honoraire de la Faculté de Droit qu’il a dirigée de 2003 à 2008, après avoir exercé de nombreuses autres responsabilités administratives et pédagogiques, il est actuellement Médiateur de l’Université.

L’élection présidentielle et les élections législatives du printemps 2017 ont-elles profondément transformé le régime politique de la Vème République ?

Vont indéniablement dans ce sens : le renouvellement du personnel politique, davantage issu de la société civile que des rangs des professionnels de la politique, la crise des partis politiques traditionnels face à l’irruption d’un mouvement politique surgi de nulle part, la contestation du clivage gauche-droite, ainsi que le recours intensif aux méthodes du management et de la communication numérique dans la gouvernance étatique.

Pourtant ces incontestables changements ne semblent nullement avoir supprimé deux caractères fondamentaux du régime : d’une part la prééminence du chef de l’Etat sur le Gouvernement et le Parlement (ne parle-t-on pas d’une présidence « jupitérienne » ?) issue de la pratique gaullienne, et d’autre part, peut-être dans une moindre mesure, celle de la démocratie représentative sur la démocratie semi-directe et la démocratie participative.

La question posée appelle donc une réponse nuancée.