Quand l’enfant se développe autrement : nouveaux éclairages des neurosciences sur l’autisme
le 27 février 2025
60 rue du Plat d'Etain 37000 Tours
Présentée par Catherine BARTHELEMY
Médecin pédiatre, psychiatre et physiologiste, Catherine Barthélémy est Professeur honoraire à la Faculté de Médecine de Tours, Chef de service honoraire au CHU où elle a dirigé pendant 20 ans l’équipe Inserm « Autisme, Imagerie et Cerveau ». Élue Présidente 2024 de l’Académie Nationale de Médecine de France, elle a été la première femme à la tête de cette Compagnie depuis sa création en 1820. Auteur de plus de 200 articles, elle a mis en évidence des corrélats cérébraux des troubles de l’autisme et mis au point une rééducation fonctionnelle, la thérapie d’échange et de développement. Elle a reçu le prix d’Honneur de l’Inserm en 2016 pour l’ensemble de sa carrière. Elle est co-fondateur de l’Arapi (association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations). Catherine Barthélémy assure des fonctions d’expert auprès de divers organismes nationaux et internationaux pour la pratique médicale et la recherche en Neurosciences et en Psychiatrie de l’enfant, dans l’autisme en particulier. Elle est membre du Conseil national des troubles du neurodéveloppement. Elle est Directrice honoraire du Groupement d’Intérêt Scientifique, GIS « autisme et troubles du neurodéveloppement » (Inserm, CNRS, CEA, INRAE). Elle préside le Groupe de Réflexion des Associations de Malades (GRAM) de l’Inserm. Elle est Officier des Palmes Académiques, Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur dans l’Ordre national du Mérite.
Présentation de la conférence.
La compréhension de l’autisme a bien changé, et heureusement ! Je me suis personnellement battue pour réfuter la thèse d’un trouble psychologique de l’attachement : « Ce n’est pas la faute des mères ». Soutenue par l’équipe de Tours et par un réseau scientifique international, l’approche neurobiologique a finalement eu gain de cause.
Le neurodéveloppement est un ensemble de phénomènes qui débutent bien avant la naissance et se poursuivent jusqu’à l’adolescence, voire au-delà. Ces phénomènes conditionnent l’organisation de circuits cérébraux indispensables à la personne pour son fonctionnement sensoriel, moteur, intellectuel, émotionnel, social. De multiples facteurs de risque peuvent interagir. Repérer précocement un écart dans la trajectoire développementale est une priorité pour mettre en place des interventions précoces et une guidance parentale, avant même la réalisation d’un diagnostic précis.
Soutenir le développement, par des interventions précoces avec des programmes de rééducation utilisant le jeu comme support permet de rejoindre une trajectoire développementale plus proche de l’enfant typique et de prévenir les sur-handicaps. Valoriser et placer les parents « au cœur de la prise en charge de leur enfant » est un enjeu majeur. Un équilibre entre la prise en charge individuelle par la famille sans exclusive et l’inclusion de l’enfant dans un groupe de pairs en crèche, halte-garderie, assistante maternelle, puis école maternelle avec des professionnels de la petite enfance formés est source de progrès démontrés. Ces interventions positives permettent de développer, à tous les âges de la vie, des fonctions utiles à l’autonomie et à la vie en société. Dans la dernière partie de ma carrière, je me suis impliquée dans des actions gouvernementales pour développer des services les plus adaptés aux personnes autistes et à leur famille C’est dans cette continuité que j’ai déposé ma candidature à la Présidence de l’Académie Nationale de Médecine. Je souhaite aussi faire connaitre cette belle institution que je vous invite à visiter.