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Actualité

Penser et représenter la mort

Date(s)

du 28 janvier 2026 au 11 février 2026

Les mercredis 28 janvier, 4 et 11 février 2026 de 17h30 à 19h30

Lieu(x)
Amphi Yvette VARVOUX
Bâtiment D
60 rue du Plat d'Etain 37000 Tours

Christine Bousquet-Labouérie MCF HDR émérite Université de Tours. Spécialiste d’histoire culturelle et religieuse du Moyen âge. 

Sophie Laligant, Professeure d’anthropologie sociale, Université de Tours - CITERES . Diplômée de l’École du Louvre et archéologue de formation, elle travaille actuellement sur les écarts et les disruptions en regard des politiques publiques nationales et européennes (agriculture, monnaie végétale, institution universitaire) rendant compte de configurations sociales nouvelles et de mondes émergents. Elle est l’auteur notamment d’Un point de non-retour. Anthropologie sociale d’une communauté́ rurale et littorale bretonne, 2008, PUR ; de La monnaie en relation, 2017, cArgo ; de L’ordonnancement du monde. Revisiter les ethnosciences, Laligant et Roué (dir), préf Godelier, 2023, PUFR ;
Damien Colas Gallet, directeur de recherche au CNRS, est musicologue. Ancien élève de l’ENS de la rue d’Ulm, il a fait son doctorat à Tours sous la direction de Jean-Michel Vaccaro. Ses travaux portent sur l’opéra des XVIIIe et XIXe siècles, en particulier l’activité des compositeurs italiens à Paris, de Cherubini à Verdi. Il a signé l’édition critique du Comte Ory de Rossini (Bärenreiter, 2014), celle du Siège de Corinthe de Rossini (Fondazione Rossini, 2017), et travaille actuellement aux premières éditions critiques de la version française originale de Don Carlos (Bärenreiter) et de Zaira de Bellini (Ricordi). Il travaille actuellement à Paris, au sein de l’Institut de recherche en musicologie, UMR 8223 du CNRS (en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France et Sorbonne Université).

Présentation du cycle thématique.

  Séance du 28 janvier : Christine Bousquet.
  Penser et représenter la mort. 

La rupture fondamentale que représente la mort trouve au Moyen-Age une expression précoce ; l’étude de la mort a été particulièrement menée par les médiévistes. La question du salut d’abord collectif puis individuel travaille toutes les couches de la société et les réponses sont multiples dans un monde où l’espèce de vie est encore faible, où les épidémies font des débats dramatiques. Quelle place pour la mort dans la société médiévale et par-delà l’acte de mourir quel avenir pour l’homme ? les sources iconographiques textuelles archéologiques, musicales fourmillent et nous donnent à voir et à appréhender ce qui reste un mystère et parfois un tabou pour l’humanité.

Séance du 4 février : Sophie Laligant

Quand la mort frappe – Une approche anthropologique de la mort en société.

Qu’est-ce donc mourir pour les êtres humains ? Comment transformer un corps mort ? Quels devenirs après la mort ? Qu’est-ce un bon mort, un mauvais mort, un mort transgressif, un ancêtre ? Quels liens entres les morts et les vivants, les humains et les non-humains ? La mort est-elle nécessaire, naturelle ? Ici et ailleurs dans le monde, les êtres humains ont toujours pensé le corps comme étant constitué de deux composantes : une périssable et une autre continuant d’agir bien au-delà de la mort. Á toutes les époques, même les plus reculées, la mort est inévitable et pourtant les sociétés ont toujours fait qu’elle ne soit pas la fin de la vie mais le début de quelque chose d’autre sous une forme ou sous une autre. Autant de questions qu’il conviendra d’éclairer à la lumière d’ethnographies précises issues de sociétés (Europe, Mélanésie, Polynésie…) qui ont pris des voies forts différentes (judéo-chrétienne, coutumière, individualiste, holiste …). Et si la mort est un fait social par excellence (Mauss), encore faut-il en saisir le sens spécifique à chaque société à travers la prise en charge sociale de la mort car toutes les façons de mourir et de s’occuper des défunts ne sont pas équivalentes, et ne disent pas les mêmes systèmes de représentations ?

Séance du 11 février : Damien Colas Gallet

Représenter la mort ? Exprimer la douleur ? Accompagner le deuil et soutenir la prière ? Ces questions se trouvent au cœur du vaste de corpus de messes de requiem qui furent composées dans l’Occident moderne, adossées au cadre liturgique de la tradition chrétienne. Mais de nombreuses autres œuvres musicales répondent, parfois différemment, à ces questions : les Passions (Bach, Telemann), les mises en musique de la séquence du Stabat mater (Pergolèse) ou bien celles des dernières paroles du Christ en croix (Haydn). Au cours du xixe siècle, deux chemins se séparent. D’un côté, la tradition de la messe-cantate, qui prend le Requiem de Mozart comme modèle et référence absolue. De l’autre, un retour à la musique ancienne, c’est-à-dire au chant grégorien, à Palestrina et aux polyphonies de la Renaissance, propose une approche de la messe des morts moins spectaculaire et plus recueillie. Au terme d’un parcours qui passe du chœur d’hommes (Cherubini II) au chœur mixte (Cherubini I), de l’église à l’espace profane (Verdi), du latin à l’allemand (Brahms) et l’anglais (Britten), une synthèse s’opère en France avec Fauré et Duruflé.